Dans cette perspective, l’Office a choisi de se rendre moins dépendant du gaz qui ne peut constituer la seule source d’énergie pour les chaufferies collectives. Parmi les leviers dont dispose l’Office, la diversification et le développement des EnR&R est au cœur de sa stratégie. "A ce jour, 25 % des consommations énergétiques du parc chauffé collectivement de Paris Habitat proviennent des EnR&R", explique Cyrille Fabre, directeur de l’exploitation à Paris Habitat. "Elles sont issues principalement du mix énergétique des réseaux de chaleur urbain mais aussi d’installations solaires thermiques, de pompes à chaleur, de centrales photovoltaïques et de géothermie", poursuit-il.
Ce développement prend nécessairement en compte les spécificités du patrimoine et le contexte urbain. Ainsi, concernant le réseau de chaleur urbain, l’Office vise le raccordement de son patrimoine faisant l’objet de travaux dans la mesure où il se situe en zone de développement prioritaire du réseau et s’il présente une puissance supérieure à 100 kW soit l’équivalent des besoins de 40 logements. A ce jour, 230 groupes résidentiels représentant près de 40 000 logements sont déjà raccordés à un réseau de chaleur urbain, l’équivalent de 45 % des logements chauffés collectivement. Cette tendance se poursuit. "Dans le cadre des opérations de réhabilitation inscrites au Plan stratégique du patrimoine (2019-2028), ce sont 18 autres groupes résidentiels pour plus de 4 400, principalement des Habitations bon marché pour lesquels le raccordement au réseau de chaleur est étudié", précise Cyrille Fabre.
Le raccordement au réseau de chaleur urbain constitue ainsi le principal levier d’augmentation de la part des EnR&R sur le patrimoine. Cette réalité coexiste toutefois avec l’accueil d’autres installations. Citons le solaire thermique : 69 installations ont été développées sur une surface de 8 800 m². Elles permettent de réduire, sur les résidences concernées, les charges des locataires liées à la consommation d’eau sanitaire. Citons également les 9 pompes à chaleur air/eau déjà développées. Mais aussi, les installations géothermiques dont le potentiel et le développement sont systématiquement étudiés d’autant qu’elles peuvent se faire en forage, comme sur la résidence Convention (15e) ou sans forage, comme sur la résidence Philippe Auguste (11e). Installés en parking, 145 panneaux apposés sur les parois et reliés à une pompe à chaleur, y génèrent en effet 70 MWh/an et couvrent 25 % des besoins en eau chaude sanitaire des logements de cette résidence.
L’ensemble de cette stratégie repose ainsi sur un point essentiel. Le gaz ne pouvant demeurer la seule source d’énergie utile, l’hybridation des énergies constitue une alternative solide. Réseau de chaleur, pompe à chaleur, chaudière collective biomasse, l’enjeu est aujourd’hui de favoriser l’association de plusieurs énergies pour couvrir les besoins en chauffage ou en eau chaude sanitaire.
“ "Réduire la part du gaz au profit des énergies renouvelables et de récupération est une priorité environnementale évidente à développer de façon cohérente en termes de coûts d’entretien et d’exploitation" ”
"La finalité reste la capacité de Paris Habitat à assurer une fourniture de chauffage et d’eau chaude sanitaire vertueuse et à un prix maîtrisé", conclut-il. Plusieurs projets ont porté cette dynamique en 2025, d’autres la soutiendront encore dans les années à venir.