Répondre au risque d’inconfort thermique d’été apparait comme un enjeu central. Pour cela, Paris Habitat privilégie une proximité et une disponibilité fortes sur le terrain au plus près des locataires mais priorise également l'adaptation de son patrimoine. Ce dernier levier est une priorité pour l’Office qui engage dans le cadre de son Plan stratégique du patrimoine (2019-2028), des projets de réhabilitation améliorant les performances thermiques des bâtiments et des logements. Permettant également une meilleure maîtrise des charges, ces projets interviennent sur l’isolation de l’enveloppe du bâtiments (caves, façades, toits) pour éviter toute déperdition d’énergie et améliorer le confort dans les logements. À ce titre, le choix de l’Office de privilégier les isolants en matériaux biosourcés, en laine de bois ou en liège le plus souvent, participe de l’impact positif sur le confort d’été dans les logements. Ces matériaux améliorant la performance thermique du bâtiment, contribuent également par leurs propriétés, à la qualité de l’air et à l’absorption de la chaleur.
Ces programmes se complètent de la pose de fenêtres en bois équipées de double vitrage à isolation thermique renforcées et de la pose d’occultations : stores brise-soleil dans les pièces humides et stores occultants dans les chambres et pièces de vie. L’ensemble favorise le maintien d’une température constante dans les logements en réduisant les échanges thermiques avec l’extérieur.
Enfin, dans le contexte d’urbanité que nous connaissons, Paris Habitat prend en compte l’impact des immeubles, de la densité des murs, de la minéralité des cours qui tendent à freiner la circulation de l’air et l’empêchent de se refroidir. Aussi, fort de ses 108 hectares d’espaces verts et des près de 13 000 arbres qui composent déjà son patrimoine arboré, l’Office continue à privilégier la végétalisation des espaces et les plantations qui apportent une protection solaire naturelle. Ces projets qui s’inscrivent notamment dans le cadre des opérations de réhabilitation, prévoient la déminéralisation des cours, la pose de pavés enherbés, de sols en graviers ou en copeaux de bois perméables et ainsi, une meilleure infiltration des eaux.
Comment abordez-vous en tant qu’architecte cette notion de confort d’été ?
Je pense toujours à un architecte égyptien, Hassan Fathy, qui en se lançant dans l’aventure architecturale du village de Gourna, au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, est allé à rebours des conceptions occidentales pour prendre en compte les traditions locales. Construisant en briques de terre cuite, en voûte, il a également cherché à prendre en compte les courants d’air et privilégié ainsi une architecture qui se rafraichit. Ce détour pour vous dire que nos sociétés ont longtemps privilégié pour l’habitat le confort d’hiver au détriment du confort d’été.
Comment y répondre selon vous ?
Dans la construction nouvelle, il faut naturellement penser l’habitat traversant, qu’il ne soit pas monoorienté pour le protéger de l’exposition solaire. Nous pouvons privilégier des ouvertures verticales et un équipement devant la fenêtre différent selon l’exposition. Le choix de l’isolant a également son importance pour empêcher la chaleur de passer.
À l’avenir, je pense qu’un intérêt sera aussi porté sur les matériaux pour les toitures. Enfin, naturellement, la présence de végétaux en pleine terre est un élément que nous prenons en considération.
