D’ici 2040, 2,4 millions de logements sociaux pourraient nécessiter d’être adaptés ou adaptables aux seniors et personnes handicapées. Cela représente la moitié du parc social et de ses 5,3 millions de logements.
Paris Habitat est engagé sur cette question depuis de nombreuses années, consacrant 15 millions d’euros par an à la mise en œuvre de sa politique en direction des seniors. Et pour cause, 38 % de ses logements sont occupés par un senior, soit un locataire sur cinq, pour un total de 46 000 habitants. Dans le même temps et selon de fortes disparités territoriales, certains seniors font face à des situations de fragilité, d’isolement et d’illectronisme. La moitié des locataires seniors vivent ainsi avec moins de 1 150 euros par mois et leur taux de non-recours aux aides sociales est plus élevé que pour la moyenne des locataires du patrimoine.
Considérant que cette population va augmenter de 20 % dans les 10 prochaines années mais aussi le virage domiciliaire à l’œuvre, Paris Habitat a décidé d’accompagner plus encore ces dynamiques.
La stratégie adoptée par son Conseil d’administration en juin 2024 vise ainsi à poursuivre les efforts pour proposer un chez-soi adapté aux locataires seniors. L’enjeu ici, est de permettre aux locataires de vieillir dans des logements adaptés à leur situation grâce aux travaux d’accessibilité et d’adaptation de leurs logements. Déjà plus de 1000 logements sont adaptés gratuitement chaque année. Moyennant un budget actualisé passant de 9 à 12 millions d’euros par an pour l’office, ce seront bientôt 2000 logements chaque année. Il s’agit, après la visite d’un ergothérapeute qui fait un état des lieux, d’adapter notamment la salle de bain à la mobilité réduite, d’installer un bac à douche, des barres de maintien, un sol antidérapant, etc.
Cette stratégie n’aborde pas uniquement les questions patrimoniales et de gestion locative. Paris Habitat renforce également ses démarches partenariales et d’aller-vers. Supposant de former les équipes de proximité aux enjeux de vieillissement pour qu’elles soient relai auprès des services spécialisés, l’objectif est de mieux orienter l’offre de services vers les personnes vulnérables, de recentrer l’action sur les Quartiers de la politique de la ville (QPV), de lutter contre le non-recours aux droits sociaux.
Enfin, le troisième axe de cette stratégie entend favoriser l’offre d’habitat au service des personnes âgées (voir La Maison Yersin ou l’habitat spécifique à Croulebarbe). Bien-sûr l’ambition est de travailler par l’intermédiaire de L’Habitation Confortable, filiale de Paris Habitat, au développement de produits spécifiques (résidence autonomie, petite unité de vie…) mais cela signifie aussi de créer d’autres formes d’habitat. Il s’agit de créer les conditions pour que les personnes âgées puissent habiter un logement non spécifique mais disposant de solidarités de voisinage et de groupes d’habitants. Cela entend également l’objectif d’intégrer en pied d’immeuble, dans les lieux communs, une offre adaptée aux besoins (santé, convivialité, petits services). Mais aussi de créer des projets d’habitat inclusif permettant aux personnes âgées de disposer d’espaces de rencontres et de services adaptés pour vivre chez soi sans être seul.